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Grand Genève, mais où va-t-on ?

Ferney - Pays de Gex - Genevois, le 1er avril 2023

Par Peter LOOSLI*, candidat Vert genevois (canal historique) au Grand Conseil de Genève, EC 2023

*Conseil en coopération transfrontalière, originaire de la Regio basiliensis (région de Bâle, trijonction franco-germano-suisse), administrateur de la Caisse publique de prêts sur gages (CPPG) du Canton de Genève, cofondateur de PRO VELO Pays de Gex, membre actif de PRO VELO Genève

L’expansion indéfinie de l’aire métropolitaine – due pour l’essentiel aux déplacements domicile-travail motorisés toujours plus longs – doit-elle se poursuivre sans limite, au nom du laissez-faire ?

Jusqu’à laisser vampiriser les terres aux alentours, de plus en plus loin à la ronde, d’ores et déjà hors du périmètre urbain du Grand Genève, par l’effet de la loi du marché: vers Nantua/Oyonnax (Haut-Bugey, dans l’Ain), vers Annecy et Aix-les-Bains (les deux Savoie), tout comme en grande couronne vaudoise et au-delà ?

Pour les Vert-e-s genevois-es, la réponse est clairement non. L’ADN du parti induit en effet que le canton du bout du lac assume sans équivoque sa responsabilité de cœur d’agglomération, entre Salève et Jura. La région, bassin de vie naturel, nous tenant foncièrement à cœur, nous repoussons tous types de surdéveloppement et à fortiori les maldéveloppements. De ce fait, dès le début de la prochaine législature (2023-2028), l’aménagement sera à imbriquer plus étroitement que jamais avec les enjeux climatiques, conjointement avec la lutte contre les inégalités, sans cesse plus choquantes. Notre démarche pour agencer le territoire se veut rigoureuse: sous-région par sous-région, quartier par quartier, parcelle par parcelle. Dans tout le bassin genevois, au moyen du degré de coordination voulu.

Fonds d’agglo en vue

Forces motrices du développement régional, les créations d’emplois et de logements de tous types gagneraient désormais à être monitorées en continu: eu égard aux rééquilibrages interterritoriaux à viser, en fonction d’objectifs chiffrés fixés entre les divers partenaires. Les données sont susceptibles d’être introduites dans un tableau de bord, pour toute la Regio genevensis. La relocalisation des activités, la primauté accordée à l’économie circulaire, aux circuits courts et de proximité serviraient de leviers d’action. A propos, facteur confondant souvent ignoré, plus de 70% de la superficie de la région de Genève (hors lac) se trouvent dans l’Union européenne : cogérés par Berne et Bruxelles, les fonds Interreg continuent du reste à être mis à profit au niveau local, pour le renforcement pérenne de la coopération transfrontalière.

Au début de la législature touchant actuellement à sa fin, l’idée de créer un Fonds d’agglomération, à alimenter en commun par la partie genevoise et la France voisine, a commencé à faire son chemin. Elle a ensuite été mise en stand-by, pour cause de Covid-19. Il est grand temps de concrétiser cet outil de financement complémentaire, en cogestion, en parallèle à la Compensation financière genevoise (CFG, cinquantenaire depuis le 29 janvier dernier).

Les évaluateurs de la Berne fédérale, chargés de la politique des agglomérations (AggloPol) de la Confédération suisse, avaient de fait pointé entre les lignes ce chaînon local manquant, dans la fâcheuse et à la longue coûteuse phase de blocage de la politique régionale du Canton (2014-2018), lorsque les conseillers d’Etat Luc BARTHASSAT (mobilité) et François LONGCHAMP (présidence) étaient aux affaires. Chapitre politiquement éclairant mais navrant, sur lequel nous nous dispensons ici volontiers de revenir...

Berne cofinance le tram vers Ferney

Tournant donc nos regards plutôt vers l’état des lieux, nous prenons plaisir à relever la séance du Conseil fédéral du 22 février 2023, journée mémorable pour la région genevoise.

Par décision de l’Exécutif fédéral, à valider par le Parlement national en automne 2023, le Projet d’agglo de 4e génération (PA4, 2024-2027) apporte 143,71 mio CHF (total), à investir entre autres dans le réaménagement des  espaces publics autour de la gare de Genève-Cornavin (15,93 mio CHF), le prolongement du Tram des Nations Genève - Grand-Saconnex - Ferney (France voisine, 29,4 mio CHF) et la requalification de la route de Suisse entre Prangins et Gland (Vaud, 9,92 moi. CHF).

Seul bémol, de portée non négligeable: le Grand Genève accuse toujours d’importants retards dans la finalisation des précédents Projets d’agglo franco-valdo-genevoise (PA1, PA2 et PA3, depuis 2009). En conséquence, au lieu d’obtenir le taux de financement régulier de la Confédération (40%), le taux a été réduit à 35% des coûts totaux, du fait des pénalités de retard…

Gageons que l’accélération des processus permettra sous peu de combler ces regrettables atermoiements. Parions de surcroît que la montée en puissance du Léman Express – à travers la diamétrale ferroviaire, l’axe du pied du Jura, la ligne Sud-Léman et la ligne du pied du Salève – apportera les réductions des émissions de CO2 escomptées.

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